Le kiné occupe aujourd’hui une place de choix pour les Français. Mais qu’en est-il de sa place dans l’organisation des soins ?
Parcours de soins coordonnés, cotations et rémunération, dépassements d’honoraires, actes hors nomenclature… On fait le point sur la valorisation de la profession des kinés aujourd’hui.
La formation : on avance !
Devenir kiné aujourd’hui prend davantage de temps qu’il y a quelques années. Entre le passage à 4 ans en IFMK et la première année commune avec les études de santé, les signaux envoyés sont positifs. La reconnaissance du grade master pour les nouveaux diplômés est aussi une étape-clé, avec la possibilité de poursuivre le cursus vers la recherche, comme l’explique Agathe Brun, kiné à Paris : “Le grade master pour les nouveaux diplômés est une première étape encourageante, avant peut-être la reconnaissance aussi pour les kinés en exercice. Les futurs kinés sont maintenant mis dans le bain de la recherche dès leurs études en IFMK, notamment via leur projet de fin d’études qui est désormais une initiation à la recherche. La reconnaissance de la profession passe aussi par la multiplication des travaux de recherche, des publications, comme c’est déjà le cas dans certains pays anglo-saxons. Cela crédibilisera encore davantage la kinésithérapie.”
La certification périodique obligatoire est aussi une nouveauté pour les kinés : pensez-vous qu’elle participera à donner du poids à la profession ?
La rémunération des kinés, un sujet central
C’est aujourd’hui un fait, les kinés sont au plus bas de la pyramide des bénéfices nets dans l’exercice libéral, après les médecins et les infirmiers. Y a-t-il des signaux encourageants encore ici ? Les cotations sont encore insuffisantes aujourd'hui, selon Christophe Roumier, kiné à Plouhinec dans le Finistère : “La revalorisation des cotations couvre à peine l’inflation... C’est une bonne chose, mais ça ne rattrapera jamais le pouvoir d’achat perdu au fil des années. Il est important de faire confiance aux kinés, leur donner l’opportunité d’exprimer leur savoir-faire dans un cadre réglementaire adapté, qui leur permette d’être rémunérés à leur juste valeur.”
Une revalorisation discutée qui fait écho à une pratique interdite (sauf dans un cadre précis) mais répandue, les dépassements d’honoraires. Ceux-ci sont considérés par de nombreux kinés comme un passage obligé pour faire face à la réalité économique des cabinets, sans sacrifier la qualité des soins. Les actes hors cotation sont aussi cités comme une pratique qui permet de valoriser le travail quotidien des kinés auprès des patients : notre étude balaye ces différents aspects du métier.