Rencontre avec Thibault Galand, spécialisé dans la rééducation vestibulaire

Installé depuis 10 ans dans le nord de la France, Thibault Galand est masseur-kinésithérapeute. Il est spécialisé dans la rééducation vestibulaire, qui traite les déséquilibres de l’oreille interne. Thibault est un pionnier Doctolib, et fait partie des beta-testeurs des nouvelles fonctionnalités. Il explique en quoi consiste la rééducation vestibulaire, et confie sa vision de l’avenir de la profession.

 

Masseur-kinésithérapeute spécialisé dans la rééducation vestibulaire

J’ai une patientèle très variée, annonce Thibault d’emblée. Des jeunes, des plus âgés, des entorses, des scolioses, des traumatismes… et un tiers de rééducation vestibulaire.” Késaco ? 

 

Je m’intéresse à tous les troubles liés à l’oreille interne, et qui occasionnent souvent des crises de vertiges inexpliqués”, répond-il. Ces troubles sont nombreux et variés : vertige paroxystique positionnel bénin, névrite vestibulaire, maladie de Ménière… Autant de conditions qui demandent l’expertise de Thibault : “Certaines situations nécessitent une intervention rapide : les patients se réveillent avec des vertiges qui les empêchent de mettre un pied devant l’autre… Leur médecin me les envoie alors en urgence et j’interviens pour les remettre sur pied.“ 

 

La rééducation vestibulaire, peu enseignée mais reconnue 

Thibault le déplore, la rééducation vestibulaire est peu connue du grand public et n’est pour l’instant pas une spécialité à succès chez les kinés : “Elle est encore peu enseignée, alors que ses actes ont bien leur cotation du côté de l’Assurance Maladie.” Thibault s’est donc fait connaître en allant rendre visite aux maisons de santé et aux ORL près de son cabinet. “La rééducation vestibulaire est aussi référencée sur Doctolib, ajoute-t-il. Les personnes qui cherchent un rendez-vous de ce type de rééducation peuvent y trouver un praticien qui l’exerce, et cela m’a clairement aidé, en plus du bouche à oreille. Certains patients font beaucoup de route pour venir me consulter, parce qu’ils m’ont trouvé facilement sur Doctolib.

 

Pour Thibault, l’un des freins à l’exercice de la rééducation vestibulaire réside dans le prix du matériel notamment : fauteuil rotatoire, vidéonystagmoscope… Pour la stimulation optocinétique, Thibault utilise aussi la réalité virtuelle : une technique performante et personnalisée pour chaque patient, mais qui demande un investissement conséquent. “J'utilise un Oculus Rift, qui est un casque de réalité virtuelle. Il existe en plus de nombreux éditeurs de logiciels pour accompagner cette rééducation : Vestibulus, C2Care, Virtualis VR, Kine Quantum…” Par ailleurs, la rééducation vestibulaire ne fait pas l’objet d’une valorisation forfaitaire. 

 

La coordination, un besoin toujours plus présent dans la pratique de Thibault Galand

Thibault l’affirme : “Le lien entre les praticiens et entre cabinets est de plus en plus important dans nos pratiques. Lui-même exerce dans un cabinet avec cinq confrères kinésithérapeutes et deux orthoptistes, et échange au quotidien avec d’autres praticiens : “Ce sont essentiellement les médecins généralistes qui nous adressent des patients. Je travaille aussi beaucoup avec les ORL pour le diagnostic autour des troubles de l’oreille interne. La difficulté de la coordination entre confrères, entre ville et hôpital, c’est une réalité à laquelle on est confrontés chaque jour.

 

Thibault le constate très souvent : les échanges sont souvent laborieux, faute d’outils assez performants. “J'ai testé des solutions de messageries sécurisées, sans résultat satisfaisant. Le téléphone est clairement trop chronophage et puis reste intrusif dans la journée des soignants. Quant aux messageries types what’s app ou messenger, elles ne sont pas sécurisées : on ne peut pas les utiliser. On se retrouve avec une transmission faite par le patient, ce n’est évidemment pas ce que l’on souhaite”, regrette-t-il.

 

Un constat qui prend de l’importance dans le quotidien de Thibault : “Faciliter les échanges entre praticiens profiterait à tous : équipes de soin et patients. J’aime notamment pouvoir faire un retour au médecin qui m’a adressé un patient.” Thibault ajoute que “Doctolib a un vrai rôle à jouer” dans la réponse à ces problématiques. Et lorsqu’on lui demande quelle amélioration il souhaite côté Doctolib, Thibault n’hésite pas longtemps : “Côté kiné, le top serait de pouvoir créer un programme pour un patient, en deux clics ! Nous avons souvent besoin de formaliser la rééducation.

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