Ma consultation en 2030 : plongée dans le cabinet médical de demain

Trois médecins se sont projetés dans le temps pour imaginer une journée de rendez-vous en 2030. Un exercice d’anticipation dans lequel humain et technologie occupent deux places essentielles et complémentaires. 

 

 

Un voyage médical dans le temps

 

Où serez-vous en 2030 ? À quoi ressemblera votre cabinet ? Quels outils utiliserez-vous ? Qui seront vos collègues et confrères ? Qui seront vos patients ? Deux médecins généralistes, les Dr Marie Msika-Razon et Jean-Michel Lemettre, et une gastro-entérologue, le Dr Leïla Kanafi, se sont amusés à faire le voyage dans le temps et à imaginer une consultation dans 10 ans. 

 

Le cabinet idéal, tel qu’ils l’imaginent, mêle à la fois des innovations technologiques et des innovations organisationnelles. Le numérique et l’humain s’y complètent pour une prise en charge la plus adaptée possible. Vos trois confrères vous invitent à franchir les portes de leur cabinet 2030...

 

Dr Leïla Kanafi, gastro-entérologue, Pau (64) : “Un cabinet très dématérialisé et très proche des patients”

 

“Le patient de 10 heures est arrivé. Il s’est installé en salle d’attente, juste après s’être signalé via son appli ou la tablette disponible à l’accueil. Je le connais, ce patient. Je ne l’ai jamais vu, mais je connais son histoire médicale. Avant même de le recevoir en face à face, je sais ce pourquoi il vient. Dès qu’il a pris rendez-vous en ligne ou qu'on le lui a positionné, il m'a transmis toutes les informations administratives et médicales nécessaires. Identité complète, adresse, mail, numéro de Sécurité sociale, mutuelle, antécédents, traitements en cours, allergies, nom de son médecin traitant et correspondant, nom de son infirmier, adresse de son laboratoire et sa pharmacie habituels : il a renseigné tout ce qui lui était demandé dans le questionnaire de santé préalable (...) Le papier a disparu de mon cabinet, quelques fax ont survécu ici et là chez des confrères. De l’amont à l’aval de la consultation, tout passe par mon logiciel médical tout-en-un, sur lequel je me connecte partout, tout le temps. Mon module de téléconsultation y est intégré, avec rémunération par l’Assurance maladie. Ma boîte de notes médicales me permet de recevoir les messages de mes confrères et mes secrétaires : gestion des semi-urgences en temps presque réel, demande d’avis en télé-expertise, chat entre médecins… Tous ces outils permettent de valoriser le travail de qualité et d’améliorer le parcours de soins du patient. Les examens et actes inutiles ont considérablement diminué, de même que le nomadisme médical. Mon cabinet est tout à la fois très dématérialisé et très proche des patients qui en ont le plus besoin.”

 

Dr Marie Msika-Razon, généraliste, Paris (75) : “Dans mon bureau, pas un seul papier”

 

“Je dépose mon vélo sur la place qui lui est dédiée, je prends un café dans la salle de vie du cabinet : la journée de consultation peut commencer. Dans mon bureau, pas un seul papier, ou alors juste le minimum. Tandis que je m’installe, le premier patient se prépare. La secrétaire qui l’a accueilli lui a fait entrer sa carte Vitale dans notre logiciel, ainsi que son adresse et ses demandes du jour. Le poste de secrétaire a beaucoup évolué : elle ne s’occupe plus de prise de rendez-vous, mais de l’accueil des patients et de l’administratif. En salle d’attente, le patient remplit son dossier. Quand tout est renseigné, je le reçois dans mon bureau. Je l’examine à haute voix : tout ce que je dis est automatiquement enregistré et retranscrit dans le dossier du patient. Mes appareils connectés transfèrent automatiquement les données qu’ils mesurent. Je reçois aussi celles du patient : ses applis de santé me fournissent des informations très utiles pour comprendre sa fatigue chronique, sa prise de poids, suivre l’évolution de son diabète… Je termine la consultation, là encore, je n’ai pas besoin de papier : l’ordonnance est envoyée électroniquement, la lettre d’adressage au confrère que je souhaite que mon patient consulte aussi. Quant à l’encaissement, il se passe directement entre le patient et la caisse d’Assurance Maladie, cela ne passe plus par moi. Le patient suivant n’est pas au cabinet : il est chez lui, en compagnie d’un auxiliaire de santé. C’est une urgence, l’auxiliaire de l’unité mobile s’est déplacé jusqu’à son domicile pour lui faire les examens nécessaires et se connecter avec moi en téléconsultation. Grâce à sa présence et à mon stéthoscope connecté, j’entends tout ce qui se passe et je peux orienter ce patient au mieux.” 

 

Dr Jean-Michel Lemettre, généraliste, Amboise (37) : “La technologie couplée à l’humain a fluidifié les parcours”

 

Le patient est arrivé sans encombre. Il a pu se garer devant la maison de santé pluriprofessionnelle : un grand parking, voilà qui change tout ! (...) Avant de venir jusqu’à moi, le patient a pris rendez-vous en ligne. Il aurait aussi pu appeler et échanger avec la secrétaire : les patients ont toujours besoin d’humain ! Je travaille en binôme avec un assistant médical. Il est à temps plein avec moi, mes confrères ont également le leur. Nous n’intervenons pas en même temps, ce n’est pas lui qui s’occupe de déshabiller, habiller et prendre les constantes : c’est moi qui m’en occupe. J’estime que ce temps-là n'est pas du temps perdu, je suis un défenseur du colloque singulier entre le patient et son médecin. Pendant qu’il se prépare, le patient me confie des informations importantes ! Mon assistant médical prend le relais après la consultation. Son profil médico-administro-social lui permet de prendre en charge le parcours de soins du patient en aval : l’adresser dans les délais requis au bon spécialiste, préparer son dossier d’hospitalisation, etc… Connecté à l’hôpital et aux spécialistes de second recours, mon cabinet transmet aisément toutes les informations nécessaires, sans qu’il y ait besoin de répéter la même chose plusieurs fois de suite aux différents interlocuteurs. La technologie couplée à l’humain a considérablement fluidifié les parcours de soins et les a rendu pertinents. On sait automatiquement qu’il ne faut pas prescrire de la pénicilline à un patient qui y est allergique, le logiciel ne le permet même pas ! En tant que médecin traitant, j’ai pour mission d’entrer toutes les données essentielles du patient dans son dossier. Elles sont ainsi accessibles à tous, au bon moment. Terminées les prises en charge à la louche ! L’assistant médical, la e-santé, la gestion d’agenda, tout fonctionne parfaitement ensemble, tout se complète. Libéré des tâches chronophages par mon assistant médical et la technologie, je peux me concentrer plus encore sur mes patients et notamment rendre visite aux personnes âgées de plus en plus nombreuses qui ne peuvent pas se déplacer.”

 

Bienvenue dans le Cabinet Médical 2030 !

 

Entrez et visitez plus en détails les cabinets 2030 au fil des pages de l’étude “Soigner et exercer demain : bienvenue dans le Cabinet Médical 2030”, réalisée avec l’appui de médecins exerçant sur l’ensemble du territoire et la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (MIMS).

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