Christophe Couturaud, président du ROF : "Le patient est notre objectif commun"

[Cécile_Delacour]

Largement adoptée par les patients, parfois objet de méfiance de la part des professionnels de santé, l’ostéopathie doit encore affirmer sa place dans l’organisation des soins. Comment décloisonner les pratiques et lever les préjugés ?

 

Côté patients, l'ostéopathie creuse son sillon

 

C’est un fait : les Français sont convaincus par les bienfaits de l'ostéopathie. Selon un baromètre Odoxa mené en 2019, 86 % d’entre eux affirment avoir confiance en cette pratique et ils étaient 48 % à avoir consulté un ostéopathe au moins une fois au cours des 5 dernières années. Comme le souligne Christophe Couturaud, ostéopathe et président du Registre des Ostéopathes de France (ROF), “côté grand public, l'engouement est important. L'ostéopathie est rentrée dans les mœurs.” 

 

Malgré les préjugés, une discipline qui se structure

 

Si les patients sont convaincus, ce n’est pas le cas de tous les professionnels de santé, certains pointant encore du doigt le manque de fondements scientifiques de la discipline. Pour Vincent Meslet, “l’ostéopathie mérite mieux que des réactions épidermiques systématiques”. Encadrée par un diplôme, la discipline se structure en effet de plus en plus, tant du côté de la recherche que du parcours académique. “Aujourd’hui, en fin de cursus d’ostéo, on doit réaliser un mémoire de synthèse. C’est la base de l’implication de la rigueur scientifique dans l’ostéopathie”, ajoute Vincent Meslet, qui évoque également l’importance pour chaque praticien de suivre les recommandations internationales dans sa pratique, notamment celles de la Haute Autorité de Santé.

 

Kiné, ostéopathe, médecin : la collaboration avance 

 

Et si la clé pour consolider la place des ostéopathes, c’était de travailler aux côtés des professionnels de santé sur le terrain ? C’est le constat des trois ostéopathes interrogés dans notre étude. Selon eux, la collaboration tend à se normaliser, dès lors que les rôles de chacun sont compris. “On ne fait pas le même travail ! Localement, on a de bonnes relations, avec les kinés, les médecins, on travaille tous de façon complémentaire : le patient est notre objectif commun”, témoigne Christophe Couturaud. Un ressenti confirmé par un baromètre Odoxa de 2019, qui révèle que 83 % des professionnels de santé affirment croire en les bienfaits de l’ostéopathie. Et vous, ostéopathes, kinésithérapeutes, médecins, comment travaillez-vous ensemble ?